top of page

Document d'information précontractuelle de franchise en Belgique : tout ce que vous devez savoir

  • Photo du rédacteur: LEX'CELLENCE
    LEX'CELLENCE
  • 17 juin
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 juil.

Commerçant franchisé tenant des plats préparés dans ses mains
Franchise : Le document d'information précontractuelle : Tout savoirA-LEX'I, L'Intelligence Artificielle de LEX'CELLENCE

Le document d'information précontractuelle (DIP) est un instrument juridique central en Belgique pour sécuriser la franchise entre le franchiseur et le franchisé. Il a pour but de garantir une transparence totale avant la signature d’un contrat de franchise. Encadré par le Code de droit économique (CDE), Livre X, Titre 2, le DIP a récemment été renforcé par la loi du 9 février 2024, applicable à partir du 1er septembre 2024. Voici tout ce qu’un futur franchisé doit absolument connaître avant de s’engager.


Qu’est-ce que le DIP en franchise ?

Le DIP est un document écrit que le franchiseur doit remettre obligatoirement à tout candidat franchisé, au moins un mois avant la conclusion du contrat. Il contient l’ensemble des informations juridiques et économiques permettant au franchisé d’adhérer en connaissance de cause à un réseau.


Il s’applique à tout accord de partenariat commercial, défini largement par le CDE comme un contrat

incluant au moins une des caractéristiques suivantes :


  • une enseigne ou un nom commercial commun,

  • un transfert de savoir-faire,

  • une assistance commerciale ou technique.


Les contrats de franchise sont directement visés par cette définition.


Pourquoi le Document d'information précontractuelle de franchise est obligatoire en Belgique ?

Le franchisé étant souvent la partie économiquement la plus faible, le DIP vise à corriger le déséquilibre entre les parties en imposant une information précontractuelle complète et vérifiable. Historiquement, c’est la loi du 19 décembre 2005, modifiée en 2014, qui a introduit cette obligation, depuis intégrée dans le CDE.


La loi du 9 février 2024 renforce encore cette protection, en exigeant un contenu plus détaillé, notamment via son article 29.


Quel est le délai de réflexion précontractuel ?

L’article X.27 du CDE impose un délai incompressible de 30 jours entre la remise du DIP et la signature du contrat. Ce délai a pour but de garantir au candidat franchisé le temps nécessaire à l’analyse juridique, financière et stratégique de la proposition.


Pendant ce délai :


  • Aucun engagement ni paiement ne peut être exigé du candidat franchisé, sauf la signature d’un accord de confidentialité (pouvant prévoir des sanctions).

  • Si le franchiseur modifie une clause contractuelle importante, un nouveau projet ainsi qu’un document simplifié doivent être remis, redémarrant un nouveau délai de 30 jours.

  • Si les “données pour l’appréciation correcte de l’accord” changent, bien que la loi ne l’impose pas explicitement, il est conseillé de fournir un nouveau DIP.

  • Si la modification du contrat est demandée par écrit par le franchisé après 2 ans, le nouveau délai n’est pas requis.


📌 Pendant ce mois, le franchisé peut conclure des contrats avec des tiers (bail commercial, crédit…), mais il est vivement conseillé d’insérer des conditions suspensives liées à la signature définitive de la franchise.


Que doit contenir le DIP ?

L’article X.28 du CDE, modifié par la loi du 9 février 2024, précise que le DIP est composé de deux parties.


Partie 1 – Dispositions contractuelles importantes (partie juridique)

Ces dispositions doivent être reprises expressément, une simple annexe du contrat ne suffit pas. Voici les éléments obligatoires depuis 2024 :


  1. Le caractère intuitu personae de l’accord

  2. La durée du contrat, les conditions de renouvellement, de résiliation et les conséquences financières

  3. La rémunération directe et indirecte due au franchiseur, avec modalités de révision

  4. Les autres obligations financières du franchisé (promotion, formation, transport, etc.)

  5. L’exclusivité accordée au franchiseur

  6. Les clauses de non-concurrence (durée, portée, conditions de validité)

  7. L’imposition de prix maximaux

  8. Les objectifs de chiffre d’affaires ou d’achat minimum et les conséquences de leur non-atteinte

  9. Les limitations liées à la propriété intellectuelle

  10. Les restrictions sur l’accès aux données clients

  11. Les limites en matière de vente et promotion en ligne, en lien avec le règlement européen 2022/720

  12. Le droit de préemption ou l’option d’achat au profit du franchiseur

  13. Les liens entre le contrat de franchise et un éventuel contrat de bail

  14. Les motifs de résolution expresse du contrat

  15. La clause attributive de juridiction, le choix de la loi applicable et de la langue de procédure


Partie 2 – Données pour l’appréciation correcte de l’accord (partie économique)

Elle regroupe des informations essentielles, sans pour autant constituer une étude de marché exhaustive :


  • État du marché national et local dans le secteur d’activité

  • Informations sur le franchiseur : historique, réseaux, bilan, litiges éventuels


Comment prouver que le DIP a été remis ?

La charge de la preuve incombe exclusivement au franchiseur. Il doit pouvoir prouver :


  • la date de remise (lettre recommandée, signature, email avec accusé de réception, signature électronique) ;

  • le contenu exact remis, idéalement via un accusé de réception signé et documents paraphés.


💡 Important : une simple clause dans le contrat indiquant que le DIP a été remis n’a aucune valeur probante suffisante. Les clauses irréfragables sont réputées abusives selon le droit belge.


Quelles sont les sanctions en cas de non-respect ?

L’article X.30 du CDE prévoit des sanctions très sévères :


  • Nullité du contrat si le délai de 30 jours n’est pas respecté ou si le DIP est absent

  • Nullité partielle si des clauses importantes sont absentes du DIP

  • Vice de consentement ou responsabilité du franchiseur si les informations sont inexactes ou trompeuses

  • Effet rétroactif (ex tunc) de la nullité, sauf si cela entraîne un enrichissement sans cause

  • Possibilité pour le franchisé de renoncer à la nullité, mais seulement un mois après la signature, en indiquant expressément les causes visées


Le DIP et le droit commun belge

Le droit commun complète les règles spécifiques du CDE :


  • Exécution de bonne foi : obligation d’information loyale dès les négociations

  • Vices de consentement : erreur, dol ou violence peuvent entraîner l’annulation du contrat

  • Responsabilité précontractuelle : dissimulation d’informations ou négligence peuvent justifier des dommages et intérêts


Réformes récentes et tendances

La loi du 9 février 2024 s’inscrit dans une dynamique plus large de lutte contre les clauses abusives dans les relations entre entreprises.Un arrêté royal du 20 juin 2024 a notamment limité les droits contractuels des franchiseurs dans le secteur de la grande distribution, en déclarant certaines clauses abusives d’office.


Ces évolutions renforcent le rôle du DIP comme outil de transparence contractuelle et de protection du franchisé.


Nos recommandations juridiques pour les franchisés

Avant de signer un contrat de franchise :


  • Exigez la remise du DIP au moins 30 jours avant la signature

  • Faites-vous accompagner par un conseiller juridique indépendant

  • Demandez un audit du DIP : cohérence, faisabilité, équilibre contractuel

  • Soyez attentif à toute clause sensible : exclusivité, non-concurrence, vente en ligne, etc.


Besoin d’aide ? Contactez LEX’CELLENCE

Chez LEX’CELLENCE, nous accompagnons les futurs franchisés à chaque étape :


  • Analyse de DIP

  • Audit du contrat de franchise

  • Négociation ou sécurisation des clauses sensibles


📩 Réservez votre consultation en ligne dès maintenant



Ne manquez aucune actualité juridique

Abonnez-vous à notre Newsletter

Proudly created by LEX'CELLENCE - All rights reserved

bottom of page